Entretien avec Julien Daguillanes
Salut Julien, on ne te présente plus, tu as à peu près tout gagné en compétition pêche à la mouche donc naturellement nous venons te voir à quelques jours de l’ouverture de la pêche à la truite en 1ére catégorie. Tout le monde se prépare pour cet évènement qui marque pour beaucoup le début de la saison de pêche en général.
Feras-tu l’ouverture?
Oui comme tous les ans, je ferai l’ouverture de la pêche à la truite. A la mouche bien entendu comme je le fais depuis que je suis tout petit à l’exception de 2/3 premières fois.
Peux-tu nous dire comment tu choisis ton parcours pour ce jour si spécial ?
Tout d’abord, je choisis véritablement mon parcours au dernier moment. J’ai bien quelques idées qui traînent en tête mais le véritable choix s’opère la veille au soir en fonction des conditions, niveaux d’eau… Ce choix peut encore changer le matin même si les conditions climatiques ce sont dégradées durant la nuit avec des fortes pluies par exemple. Dans tous les cas, j’ai toujours une rivière à pêcher dans un rayon 1 à 2h de route autour de chez moi. En gros je peux rapidement me déplacer le long de la chaîne Pyrénéenne des Pyrénées Atlantiques à l’Ariège. Mais très souvent je vais traîner du côté de l’Arros, ou l’Adour qui sont souvent en condition pour l’ouverture et où je peux trouver un peu de place comme je ne suis pas un lève tôt à l’ouverture.

Sur le parcours en lui-même et sur son faciès, j’imagine que tu ne laisses rien au hasard dans ce choix ?
Mon choix se porte en général sur un parcours assez varié sans trop de pente pour éviter les zones à trop fort courant. Je recherche une belle alternance de courants laminaires doux cassés par des blocs avec de bons amortis que la truite apprécie en début de saison. Dans tous les cas, je recherche les amortis, l’arrière des blocs, les plages qui présentent une cassure avec un courant faible. Toutes les zones où la truite n’a pas à fournir d’efforts.
En ce qui concerne les techniques, j’imagine que pour le compétiteur que tu es, la nymphe sera la technique reine de ton ouverture?
Oui mais pas seulement ! je commence en général à la nymphe même si je n’arrive pas très tôt (jamais avant 9/10h), cette technique me permet de prospecter méticuleusement chaque veine d’eau et poste même si de nombreux pêcheurs sont déjà passés. En général j’arrive toujours à sortir mon épingle du jeu et faire quelques poissons qui n’ont pas été sollicités correctement ou simplement pas sollicités.
Vers 12h/13h, je pose ma canne à nymphe pour prendre celle qui me permet de pêcher en sèche. Je prends alors un moment pour trouver un secteur plus calme avec un plat et une petite fosse pas trop loin et je commence à observer afin de déceler les premiers insectes qui voudraient bien sortir et mettre une truite en appétit en surface.
Je finis ensuite la journée en nymphe comme je l’ai commencée mais jamais très tardivement.
Peux-tu nous parler du matériel que tu utilises pour cette ouverture ?
Comme je te disais, j’utilise un ensemble pour la nymphe et un pour la sèche.
Pour la nymphe, à cette période de l’année j’utilise une canne JMC fly fishing Pure NGX 10’6ft #3 qui est parfaite pour ces conditions pas trop fines d’ouverture où j’utilise de grosses nymphes 3.3mm à 4.2mm. Si les eaux sont vraiment basses j’utiliserai la même série Pure NGX mais le modèle en 11ft #2. En cas d’eau vraiment forte et pour les rivières plus grosses je passe sur le modèle Pure NGX 10’9ft #4 qui à remplacer le même modèle en Performer mais que j’utilise toujours.

Je t’interromps, mais tu ne vas pas vers la nouvelle Performer Infinity 10’6ft #2/3 ?
Je l’aurai avec moi également tant elle est polyvalente et en plus je l’aime bien. Mais pour les pêches de début de saison, la Pure NGX 10’6ft #3 est plus adaptée. C’est le choix « exact » en canne ! Elle a un peu plus de corps sera parfaite pour les grosses billes du début de saison. J’utiliserai la Performer Infinity un peu plus tard dans la saison.
Pour les moulinets, on va retrouver quoi sur tes ensembles ?
Les Yotos bien-entendu ! Le Yoto Nymphe pour tous mes ensembles nymphe. Il possède tout ce dont j’ai besoin pour ces pêches, il équilibre parfaitement les cannes que j’utilise et se fait oublier en action de pêche.

Nous avons parlé de tes ensembles pour la nymphe mais tu m’as dis que tu sortirais un ensemble pour pêcher en sèche au moment propice. Qu’en est-il?
Pour le coup, là, je sortirai la Performer Infinity 9’4ft #3/4 avec le nouveau Yoto 30 XPR qui va remplacer mon ancien Yoto 30.
Je reviens un instant sur la nymphe. Quelle technique utilises-tu exactement, le fil, une soie ??
J’utilise systématiquement une soie et un bas de ligne qui respectent les règlement FIPPS que ce soit pour ma pêche de tous les jours perso, les entrainements et en compétition. Les soies Visiolight en 0.55mm sont parfaites pour ça !

Mon bas de ligne fait deux fois la longueur de la canne comme le précisent les règlements. Il est très simple se compose de 18/16 centième d’un fil coloré sur lequel j’intercale 50cm de fil transparent puis un indicateur bi ou tricolor et enfin la partie terminale en fluorocarbon ou nylon. J’utilise le 12/14 centièmes pour l’ouverture. Pour la partie terminale le nouveau Fluoronymphe est vraiment bien, il résiste à l’abrasion et possède une bonne élasticité ce qui n’est pas toujours le cas pour un fluorocarbone.
Quel type de nymphes vas-tu utiliser pour cette ouverture ?
Comme mes pêches nymphes sont lentes, je vais facilement m’orienter vers des jigs qui limitent quand même pas mal les accrochages avec la pointe orientée vers le haut. Je vais aller naturellement vers des mouches avec des corps en dubbing avec collerette en cdc ou oreille de lièvre. Il ne sert à rien d’avoir des corps trop lisses dans ces eaux de début de saison, sauf éventuellement sur un poste très court où il n’y a pas le choix que de descendre très très rapidement au fond.



En revanche, j’ai toujours un tag soit en cerques soit en collier sur mes nymphes de début de saion, pour également jouer sur le côté incitatif et parfois provoquer un peu un poisson apathique. D’ailleurs, il m’arrive d’animer les nymphes sur les zones très lentes pour leur donner un semblant de vie comme les zones prospectées sont vraiment très lentes et les collerettes et tags jouent un rôle prépondérant dans ces cas là.
Bon Julien, je ne vais pas abuser plus longtemps de ton temps. Tu as une ouverture à préparer comme nous tous d’ailleurs. Donc un grand merci pour toutes ces informations que tu nous livre et on se dit à bientôt au bord de l’eau peut-être pour une petite séance de pêche?
Merci à vous, c’est toujours un plaisir de partager, la pêche à la mouche c’est avant tout ça! A bientôt au bord de l’eau
