Récit : l’aventure mongole !
Et voilà, c’est terminé, me voici de retour à Lyon après 1 heure de zodiac, 1 heure de 4X4, 3 heures d’avion 8 places, 10 heures en Boeing et enfin 1 heure en Airbus ! En fait pourquoi tout ceci ? Et bien pour un voyage de pêche en Mongolie ! Permettez moi de vous parler de ce séjour, mais n’évoquant pas uniquement la pêche.
COVID…
Ce voyage avait commencé 3 ans auparavant, en 2019, par une réservation pour un séjour en juin 2022… Mais voila, le Coronavirus est passé par là et de report en report j’ai enfin pu faire ce voyage en septembre 2022 !Alors de quoi se plaint-on me direz-vous ? Simplement que ce maudit virus nous a volé 2 ans, mais le temps, ne s’est pas arrêté et nous avons vieilli de 2 années, ce qui ne parait rien entre 30 et 65 ans, mais pour les plus âgés chaque année compte !
Au bout du monde
C’est malgré tout avec un enthousiasme et une joie non dissimulés que 15 jours avant j’avais commencé a préparé mon sac, avec une longue liste de matériel à emporter, mais il a fallu tailler dans le vif pour des problèmes de poids des bagages.
En matière de transport, ce voyage avait commencé comme il vient de s’achever ! Mais un vol en Boeing et bien moins confortable qu’avec un Airbus, dommage !
Au terme de ce périple, après avoir embarqué chacun dans l’un des 3 zodiacs qui nous attendaient à la confluence de la Tengis et de la Shishgid, et après une heure de descente, nous avons découvert notre camp !
Il est constitué de yourtes, d’un grand bâtiment sanitaire, ainsi qu’un groupe électrogène et des panneaux solaires pour l’électricité et la production d’eau chaude.
Aménagées comme elles le sont, ces yourtes, sont des logements très confortables pour 2 pêcheurs, certainement plus aérées que celles des Mongoles nomades qui abritent toute une famille avec tout le nécessaire pour vivre, d’autant que les conditions climatiques que nous avons eu ne ressemblent en rien aux températures pouvant atteindre les -50°C de l’hiver sibérien. Je dis sibérien car notre camp se situait à environ 25 kms de la frontière Sibérienne Russe.
Le camp mongole
En plus des yourtes du staff, deux yourtes plus grandes complétaient ce petit village, une qui était notre salle à manger où nous avons dégusté de très bons repas, mélange de cuisine traditionnelle Mongole et de cuisine Européenne et une qui servait de cuisine .
Les deux rivières que sont la Tengis et la Shishgid (ou Shishged) sont situées dans le parc national de la Tengis, bassin de la rivière Shishged. Elles sont peuplées d’un nombre incalculable d’ombres, ainsi que de nombreuses truites Lenook ! Mais le poisson roi est le Taïmen !
Cette région parait être le bout du monde, mais cela n’empêche pas les gardes du parc, de visiter les camps en se déplaçant à cheval, pour venir contrôler les permis de pêche ! Un soir à notre retour de la pêche nous avons dû fournir nos passeports pour un contrôle de l’identité mentionnée sur nos permis !
Le poisson d’une vie ?
Nous avons principalement pêché la Shishgid, large rivière, avec des rapides au bas des parcours, mais les guides possèdent une grande habilité pour éviter les écueils, car paradoxalement cette rivière, malgré quelques fosses, n’est pas profonde, et il n’est pas rare d’avoir seulement quelques centimètres de fond. Ceci explique que les moteurs de zodiacs ne disposent pas d’une hélice, mais d’une turbine.
Je vous passe le nombre d’ombres et de truites Lenook que nous avons pêché, mais concernant les truites Lenook je ne voudrais pas être prétentieux en me cachant derrière les scores de mes compagnons de pêche. En effet je suis parti avec une douleur au bras, et à l’épaule, droits, et je n’ai pas vraiment pu m’exprimer correctement. Cependant la présence de Jérôme, médecin généraliste, dans notre groupe m’a permis grâce à son diagnostic, ses médicaments et ses exercices de m’exprimer au début sur les ombres et les Lenook ! Malheureusement une chute m’a de nouveau handicapé de manière durable, et j’ai du continuer de pêcher en sèche de la main gauche.
Taïmen
J’ai tenté malgré tout de lancer des streamers de la main gauche, et miracle, avec l’aide du guide j’ai eu une énorme touche… Mais le ferrage a été mauvais, non pas lié à mes douleurs, mais bien de ma faute! En effet j’ai ferré avec la canne au lieu de ferrer violement en tirant la soie de la main gauche ! J’ai donc dépiqué mon Taïmen, mais ce n’était pas n’importe lequel ! En effet j’ai vu sur le visage de mon guide une ombre de colère qu’il n’a pas exprimée devant moi, mais de retour au camp il n’a pas pu s’empêcher de dire à notre interprète que j’avais manqué un poisson record.
C’est là que j’ai ressentie une grande déception, d’abord de n’avoir pas réalisé le but de ce voyage, mais aussi de n’avoir pas concrétisé le travail remarquable du guide pour me permettre de toucher un taïmen, et d’avoir manqué un très gros poisson que lui a vu. Il faut dire que ce guide nous a fait voir, à tous, un grand nombre de taïmens, grâce une acuité visuelle exceptionnelle et une très bonne connaissance de la rivière.
Ces taïmens se pêchent principalement, outre aux leurres, aux streamers avec une canne de 9′ soie de 9 ou 10, voire une canne à 2 mains. Par contre en canne à 2 mains il n’est pas toujours simple de propulser une grosse mouche pleine d’eau !!! Pour l’anecdote Jérôme mon médecin personnel , qui combattait un ombre a été surpris par un taïmen qui est venu lui engamer sa prise, et il n’a pas pu piquer le taïmen qui est reparti avec l’ombre!
Les bonnes approches
Concernant les ombres et les truites lenook, les petites nymphes que nous utilisons en Europe fonctionnent très bien, comme les perdigones, ou les oreilles de lièvre, que ce soit en nymphes au fil ou avec une sèche indicatrice. Cette dernière technique porte ses fruits, car les poissons n’hésitent pas à monter sur la mouche sèche. Pendant notre séjour, tous les jours entre 16h30 et 17h30 nous avons assisté à des éclosions d’éphémères très claires, et des petits parachutes clairs faisaient l’affaire, comme, pour ceux qui la connaissent, la Branko Killer, provenant de Slovénie, elle a fait merveille ! Par contre en dehors de cet horaire, il fallait une mouche qui flotte vraiment très haut sur l’eau. Cette mouche donnée à titre d’exemple flottait haut sur l’eau, mais si l’on ne prenait plus rien, alors qu’on la voyait encore bien, il fallait la sécher et les montées reprenaient.
Matériel
Sur le plan du matériel, j’avais emmené avec moi : Une canne JMC Pure 10′ # 6, une canne JMC compétition 10′ # 6, une canne JMC Punisher 9’ # 9, et enfin une canne 2 mains JMC Migration 13’6 # 9, ainsi que les moulinets associés. J’ai été particulièrement content de pouvoir pêcher avec la Compétition lorsqu’il a fallut pêcher de la main gauche !
Je ne vais pas vous noyer de détails concernant le matériel, cependant je voudrais apporter une dernière précision sur les chaussures de wading, il est préférable d’avoir des semelles feutre avec clous tungstène là encore ceux de chez JMC sont excellents. Ils sont particulièrement pointus et accrocheurs et je n’ai pas eu à déplorer de glissade contrairement à mes compagnons (Même si j’ai fait une chute dans le courant, mais pas suite à une glissade ! Peut être ais je eu la partie cul plus lourde que la partie tête).
Le début d’un fléau ?
Je ne voudrais pas finir ces lignes sans évoquer 2 sujets que sont les cormorans et mes compagnons de voyage. J’ai été très surpris de constater que la rivière était infestée de cormorans. Ce phénomène est récent 4/5 ans tout au plus. Un des gardes pêche qui est venu manger avec nous le dernier soir de notre séjour, nous a dit qu’il y a 4 ans il était avec un pêcheur Tchèque et qu’ils ont vu pour la première fois, 2 cormorans. Le pêcheur Tchèque lui a dit de les tuer immédiatement, car il aurait à le regretter, mais le garde pêche ne voulait pas tuer des oiseaux….. Depuis les cormorans prolifèrent et les autorités Mongoles réfléchissent en concertation avec entre autre, les associations qui s’occupent des oiseaux, de la politique tenir! Il y a de quoi être inquiet.
Une aventure humaine…
Je voudrais remercier Patrice avec qui nous avions prévu ce séjour, mais aussi Jérôme mon médecin traitant durant ce périple et Marc, 2 médecins de la région, anciens compétiteurs de pêche à la mouche. Marc possède un humour caustique qui a été apprécié par tout le groupe. Dominique un Helvète chasseur de pierres qui nous a fait découvrir certains petits trésors cachés de nos rivières et Guy sont compagnon de yourte un Comtois avec le cœur sur la main, pour fournir en mouches tous ceux qui n’en possédaient pas assez, ou pas les bonnes ! Et pour finir Stéphane et Christian avec qui nous avons eu la chance de partager un secteur de pêche.
Je terminerais en remerciant tous les membres du staff mongols : le chef de camp, les guides, l’interprète, les cuisinières, sans oublier l’homme à tout faire qui allumait le poêle avant notre retour de la pêche et surtout qui à 6 heures le matin venait le rallumer, car fin août début septembre les nuits sont fraîches… Je ne vous dis que ça!
Déjà nostalgique de la Mongolie…
Par Christian Salvayre
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