
Récit: Pêche à la mouche en Guyane !
Depuis l’enfance, je rêvais d’aller en forêt Amazonienne sur le territoire des jaguars, dans l’espoir d’y croiser de caïmans, des aras, des iguanes, des singes de toutes sortes qui sautent de branches en branches dans cette végétation d’une luxuriance unique… Après quelques coups de fils avec mon pote JB me voilà parti pour un voyage incroyable dans un département d’outre mer étonnant: La Guyane française. Il y a quelques semaines, au cœur de l’hiver de l’hiver, je quittais la métropole, traversais l’Océan Atlantique, pour rejoindre ce petit bout de France niché en Amérique du sud et vivre une expérience inoubliable de pêche à la mouche en Guyane !
Amérindiens
Après une heure de vol au-dessus de la forêt amazonienne à bord d’un petit zing de la compagnie Air Guyane, j’atterris sur une petite piste à Maripasoula. Alex et Neytan deux indiens de la tribu Wayanna m’attendent au dégrade (mise à l’eau) amérindien pour charger la pirogue. Notre projet: remonter le Maroni au-dessus des villages amérindiens, à plusieurs jours de pirogue en total autonomie, pour pêcher le Peacock et l’Aïmara. Après avoir fait quelques courses au Surinam de l’autre côté du fleuve, nous voilà partis tous les trois sur cette immensité aquatique . Le dépaysement est total. Nous croisons sur le fleuve: militaires français, Garimperos, Antillais, Amérindiens.

Ici c’est un peu le far West m’expliquent mes deux guides. En Guyane, l’armée française livre une guerre sans merci à l’orpaillage illégal. Alex me raconte que le fleuve a beaucoup changé! « avant ici on pouvait voir jusqu’à 3m de fond » me dit il. Maintenant, avec les sites d’orpaillage qui creusent toujours plus profond, l’eau a toujours une couleur marron qui fait penser à un lendemain d’orage. Les amérindiens qui dépendant de la pêche sont directement menacés en Guyane et L’usage du mercure pour la recherche de l’or est une catastrophe pour l’environnement. Malgré cela, les 6 tribus amérindiennes essayent de préserver leurs traditions et leurs modes de vie.
Haut Tampok
Après plusieurs heures de pirogue, nous voilà arrivés à notre premier campement: le saut tampok. Les sauts, qui sont en fait des rapides, sont un endroit privilégié pour la pêche des Aïmaras. La prospection ressemble un peu à celle d’une rivière à truites en montagne. L’Aïmara est unsuper prédateur. Tapis sur le fond ou sous un rocher, ce poisson préhistorique se jette sur tout ce qui bouge! Les attaques sont violentes, et les combats intenses. Toutefois Alex me rappelle que je ne suis pas dans les Hautes-Alpes ici, sur le fond de la rivière, en plus des terribles mâchoires des Aïmaras, il y a des raies venimeuses, des anguilles électriques (qui envoie du 800 volts), des piranhas, des caïmans, des anacondas et qu’il vaut mieux avoir un grand bâton pour tâter le terrain devant moi.

Après avoir attrapé un premier poisson qui servira de repas du soir, nous installons le carbet (cabane en amérindien). Avec quelques branches et une bâche, cela fera un abris idéal pour la nuit. Je m’assure, avant de mettre mon hamac, que l’endroit est adapté. Je nettoie un peu le sol dessous pour vérifier qu’il n’y ai pas de scolopendres, araignées, Scorpions ou autres plaisirs du genre. La première nuit dans la jungle se fera avec le bruit des chutes d’eau toutes proches.
Aïmara à la mouche

Le lendemain, après un bon petit déjeuner, je pars pêcher avec mon combo « tropical » dans les zone de rapides du saut. Le temps est un peu couvert, je prends très vite des attaques de petits Aïmaras sur mon streamer plombé de 20 cm. Je rate quelques ferrages et décroche les poissons sur des chandelles pendant le combat. Mince! On m’avait prévenu que c’était pas gagné car ce poisson a une fâcheuse tendance à se décrocher. cela me fait penser un peu aux tarpons. Un peu plus loin, alors que mon streamer touche l’eau au début d’un courant, dans 20 cm d’eau, la surface explose et me voilà pendu avec un poisson plus sérieux. C’est pas la même! Ma pulsation est pliée!
Le poisson est puissant et m’oblige à le suivre et dévaler les rapides plus bas. Il enchaîne quelques chandelles et je fais tout mon possible pour l’empêcher d’aller vers les embâcles. Assez rapidement j’arrive à le contraindre à venir vers moi et le fait glisser dans l’épuisette. Wahouuu quelle puissance ! Ce poisson accuse 4 kg sur la balance !JB m’a parlé qu’il existait des poissons de plus de 20kg en Guyane! Ça doit envoyer! Je suis impressionné par sa caudale énorme. Je prends le temps d’admirer ce poisson dans mon épuisette et demande à Neytan qui vient me rejoindre de me prendre en photo avec. Quel pied!
Le Challenge Peacock
Après avoir fait mes premiers Aïmaras, je décide d’essayer de valider une deuxième espèce mythique. Ici il y a une espèce de Peacock présente qui peux aller jusqu’à 5kg. Les amérindiens l’appelle le tucunaré. J’avoue connaître peu de choses sur ce poisson. Je m’équipe de ma pulsation,soie de 10 et commence depuis la pirogue à pêcher au popper.

Je monte ma ligne avec un brin de 30 cm de câble acier car il y a des Piranhas et des Aïmaras sur le secteur. Alex et Neytan ne sont pas habitués à faire des dérives et ont tendance à arriver un peu fort au moteur sur les postes. Je passe pas mal de temps à leurs expliquer comment on aborde les secteurs à la mouche avec la nécessité d’être le plus discret possible. Malgré cela, alors que j’aborde un poste d’assez loin, le premier Peacock viendra percer la surface et faire disparaître mon Popper jaune et vert. Après quelques minutes, hélas, le poisson se décroche pendant le combat.

Petite pause
En milieu de journée nous nous arrêtons pour faire une pause et manger sur le bord. Nous sommes à côté d’un gros arbre tombé sur l’eau que je décide de prospecter. Après seulement deux lancers, la surface explose et je prends mon premier Tucunaré. Le poisson n’est pas énorme mais quel plaisir pour moi d’avoir attrapé mon premier. Nous faisons une série de photos et je le relâche rapidement dans son élément. Je ne perds pas de temps et recommence à prospecter autour de l’arbre. Je décide de monter sur le tronc et d’aller essayer contre la berge derrière. Ce n’est pas simple au milieu des branches.
J’arrive à fouetter et à shooter, mon streamer vient taper la surface très prêt de la souche contre la berge. Une première traction et Je vois un joli poisson sortir et absorber mon popper en surface. Là, c’est pas la même ! Ce peacock est beaucoup plus gros et je suis en équilibre sur l’arbre. J’arrive à le tenir dans un petit espace pour ne pas le perdre dans les branches. Je saute sur un gros rocher et l’attrape par la bouche à la main. J’hurle de joie il est magnifique! Je me dépêche de le ramener vers Alex et Neytan pour avoir une photo. Quel poisson! Il pèse 3,5kg, nous faisons quelques photos et me voila l’homme le plus heureux sur terre.
Extraordinaire

Cette semaine au milieu de la forêt amazonienne sera pour moi une occasion d’assouvir une autre passion: l’ornithologie. Pendant les longs moments de pirogue, j’en ai profité pour prendre ma paire de jumelles. j’ai vu des aras de toutes les couleurs voler dans le ciel, des toucans, des vautours, des engoulevents, des martins pêcheurs, des perroquets verts, différents rapaces… j’ai vu aussi beaucoup de papillons incroyables, des iguanes et même un anaconda (estimée entre 5 et 6 m), des singes écureuils, des singes hurleurs, et bien d’autres espèces encore! La nuit dans mon hamac, bercé par les bruits de la forêt, ou la journée dans la pirogue, c’était un festival de vie et de nature sauvage.

Une nouvelle expérience
Nous avons souvent mangé du poisson avec du riz mais nous avons aussi chassé du gibier, notamment des hoccos (grand oiseau noir) une viande très bonne mais très dure. Un soir à la nuit tombée, mes deux compères me proposent d’aller chasser le caïman en pirogue. Ce fut une expérience incroyable! Nous avons pu attraper un spécimen de taille moyenne pour manger le lendemain. Surprenant comme viande mais très bon. Alex et Neytan m’ont enseigné, comment conserver la viande ou le poisson en forêt avec l’art du boucanage. Ça consiste à laisser la viande ou le poisson en hauteur au-dessus du feu pendant toute la nuit et la journée. La fumée va permettre de conserver, mais aussi d’éloigner les prédateurs et les mouches. Leurs traditions et leurs façons de vivre aujourd’hui a considérablement changé bien sûr, mais ils essayent de garder et de transmettre leurs cultures aux plus jeunes.
La Pêche n’a pas toujours été facile. j’ai pris quand même de très beaux poissons. Comme souvent pas autant que ce que j’aurais aimé… Mais au delà de la pêche, ça a été une expérience inédite, très riche sur le plan humain, un dépaysement total en forêt amazonienne. Je garderai un souvenir impérissable de cette semaine qui c’est avérée être finalement, bien plus qu’un simple voyage de pêche…
Le choix matériel de Guillaume :
- Le bagage JMC Voyageur V2 pour stocker l’intégralité de mon matériel de pêche.
- Les cannes JMC Pulsation en 9’#10 pour le Peacock et 9’#12 pour l’Aïmara.
- Le moulinet JMC Shore line 912
- Chemise Nano dry pour la protection des UV
- Une veste technique Hydrox Smart pour les averses en forêt.
- Une paire de Lunettes polarisante photochromique Cristamax AZUR Photo Zen.

Par notre ambassadeur Guillaume Macé
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